Partagez :)

 

Le Ragondin (Myocastor coypus) est une espèce de mammifères de la famille des Myocastoridae, la seule espèce actuelle du genre Myocastor. Ce gros rongeur, originaire d'Amérique du Sud, est introduit en Europe au XIXe siècle pour l'exploitation de sa fourrure bon marché. Tous les individus présents en Europe proviennent d'évasions ou de lâchés volontaires.
Nom scientifique valide : Myocastor coypus (Molina, 1782),
Nom vulgaire accepté, recommandé ou typique en français : Ragondin,
Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espèces : nutria, myocastor, castor du Chili ou bien castor des marais, loutre d'Amérique, coypou, myopotame, racconda ou encore lièvre des marais.
Le mot ragondin s'écrivait « rat gondin » jusqu'en 1869. Myopotame signifie « rat de rivière ».

Poids moyen : 5–9 kg en moyenne 7 kg
Taille : un corps de 40–60 cm et une queue de 25 à 45 cm.

De mœurs à tendance crépusculaire et nocturne, il peut avoir une activité diurne non négligeable. Présent dans seulement quelques départements français lors de son introduction, il est désormais présent dans plus de 70 départements.

Le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. L'organisme du ragondin n'est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d'hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle.
Le ragondin est reconnaissable à ses quatre grandes incisives orange, comme chez les castors, mais tirant plus sur le rouge.

Il se distingue du rat musqué par sa taille plus importante. La section de sa queue, ronde chez le ragondin alors qu'elle est ovale chez le rat musqué, le différencie aussi des castors qui ont une large queue plate.

Le ragondin est un animal préférant vivre dans les milieux aquatiques d'eau douce, parfois saumâtre. Aux rivières et fleuves d'Amérique du Sud d'où il provient s'ajoutent désormais tous les réseaux hydrauliques constituant son nouvel habitat dans les pays où il a été introduit : fossés et canaux reliant les marais.
Il creuse un terrier de 6 à 7 m le long des berges. Ce terrier possède en général plusieurs entrées, dont une subaquatique. Dans certaines régions à très forte densité de ragondins, et lorsqu'il a à sa disposition un vaste réseau de fossés et canaux, les terriers du ragondin participent à la déstabilisation des berges. Par la quantité de terre exportée dans l'eau à chaque terrier creusé, le ragondin provoque également l'accélération du comblement des fossés et canaux. Il utilise parfois les terriers déjà creusés par le rat musqué, avec qui il entre parfois en concurrence. Il peut également construire des huttes de feuillages.

Rongeur herbivore, son régime est normalement constitué de céréales, de racines, d'herbes, de glands ou autres. Néanmoins, il s'adapte très vite aux ressources disponibles sur son territoire. Il consomme ainsi une grande quantité de Poacées, notamment des céréales comme le maïs et le blé. Majoritairement herbivore, il peut toutefois manger des moules d'eau douce.
Dans son habitat naturel, le ragondin atteint sa maturité sexuelle vers six mois, mais est mature dès deux à quatre mois en captivité. Les mâles sont actifs sexuellement toute l'année. La femelle a deux ou trois portées par an de cinq ou sept petits en moyenne. Elle les allaite pendant sept à huit semaines. Fait particulier, ses mamelles sont déportées vers les flancs au lieu d'être placées sous le ventre comme chez la plupart des mammifères, ce qui lui permet de nager avec ses petits accrochés aux tétines.

Ce rongeur de la famille des Myocastoridae a été parfois classé dans la sous-famille des Myocastorinés.

Dans leur environnement d'origine, les populations de ragondins sont régulées naturellement par leurs prédateurs, comme le caïman, l'Alligator (Alligator mississippiensis) et le puma.
Dans les pays où il a été introduit, le ragondin n'a aucun prédateur naturel, tout du moins à l'état adulte. Les jeunes ragondins sont parfois les proies de mammifères prédateurs comme la fouine, ou des oiseaux comme le busard des roseaux, la buse variable et la chouette effraie.

Le ragondin, par son mode de vie et sa qualité d'espèce invasive, influence et transforme considérablement son habitat, et est classé parmi les nuisibles dans plusieurs pays européens, dont la France.
Il est accusé en particulier de :

Dégradation et mise à nu des berges favorisant leur érosion progressive ;
Fragilisation des fondations d’ouvrages hydrauliques par le réseau de galeries ;
Dégâts causés aux cultures (céréales, maraîchage, écorçage dans les peupleraies…) ;
Menace sur certaines espèces végétales (surtout aquatiques) à cause d’une surconsommation ;
Destruction des nids d'oiseaux aquatiques ;
Possibilité de transmission de maladies telles que la douve du foie ou la leptospirose.

Selon une étude publiée dans l'Ecological Society of America, le ragondin a été classé en tête des 10 espèces exotiques les plus nuisibles d'Europe. À ce titre, les ragondins sont également officiellement répertoriés par le projet européen Daisie (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe) parmi les 922 espèces les plus envahissantes.

En Italie, entre 1995 et 2000, malgré un plan de lutte de 3 millions d'euros, les dégâts causés par l'animal aux berges et à l'agriculture ont été estimés à 11 millions d'euros).

En France, il est inscrit officiellement sur la liste des animaux susceptibles d'être classés nuisibles. Dans certaines régions, il a fait l'objet de plans de lutte collectifs, à l'échelle de dizaines de communes. Les méthodes de lutte contre le ragondin sont les mêmes que celles autorisées pour les autres espèces nuisibles : tir au fusil, tir à l'arc, piégeage, déterrage... L'empoisonnement avec des appâts empoisonnés avec des anticoagulants, interdit depuis 2006, a été responsable d'importantes nuisances sur l'environnement, tuant d'autres animaux et représentant un risque sanitaire pour l'homme. Ayant une nage similaire20 au castor, il y a parfois confusion entre les deux espèces lors de ces plans de régulation.

À l’inverse, lorsque sa densité n'est pas trop importante, cette espèce joue un rôle positif dans l’entretien de la végétation des marais (roseaux, lentilles d’eau).


Partagez :)

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source de base : Wikipedia soumis à évolution intéractive.
Proposer une modification ou un complément d'information ? suivez notre formulaire : (en cours)