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La Mouette tridactyle (Rissa tridactyla) est une espèce d'oiseau de mer de la famille des laridés. Contrairement à la plupart des mouettes et goélands, il s'agit d'une espèce réellement hauturière qui ne s'approche du littoral que pour la reproduction. Celle-ci se déroule généralement au flanc de falaises verticales surplombant directement la mer. Elle ne vit que dans l'hémisphère nord, tant dans le Pacifique que dans l'Atlantique. Avec une population mondiale évaluée à plusieurs millions de couples, il s'agit d'un des oiseaux de mer les plus abondants de l'hémisphère nord.

Les mouettes tridactyles doivent leur nom à leurs pattes, pourvues de seulement trois doigts bien visibles, contre quatre chez les autres laridés (mouettes, goélands). Les nids, collés avec de la boue et des excréments durcis sur de très minimes aspérités des parois, sont extrêmement exigus. Les mœurs s'y prêtent : pas plus de deux œufs, donc deux poussins, contre trois pour les autres mouettes. Cloués à leur « balcon », les jeunes ne peuvent en sortir avant de savoir voler (à six semaines) et ils puisent directement leur ration de poissons prédigérés dans le bec des adultes. Leur plumage devient peu à peu plus foncé, et leur bec plus jaune, à l'approche de l'âge adulte. Deux sous-espèces sont distinguées par leur taille et leur plumage : Rissa tridactyla tridactyla trouvée dans l'Atlantique Nord et Rissa tridactyla pollicaris occupant le Pacifique Nord.

Les œufs de mouettes tridactyles sont essentiellement la proie de corvidés tels que le grand corbeau ou la corneille noire. Les poussins sont quant à eux victimes du goéland argenté, mais dans une proportion moindre. Les nids les moins inaccessibles peuvent être pillés par la fouine ou le vison d'Amérique, mais la plupart du temps, les nids sont en situation trop difficile d'accès pour ce type de prédateur. Les mouettes tridactyles sont aussi sujettes au parasitisme par des tiques, notamment Ixodes uriae et Ornithodoros maritimus. Les mouettes tridactyles souffrent aussi de cleptoparasitisme, par exemple de la part du Labbe parasite. Une trop forte pression de prédation sur les sites de nidification peut provoquer leur abandon.

Dès la fin de la nidification, à partir de juillet ou août, les mouettes tridactyles commencent à se disperser. Elles se réunissent alors souvent sur des plages pour muer, en groupes nombreux, puis s'éloignent des côtes et gagnent la haute mer. Elles semblent suivre alors les bancs de harengs et de maquereaux, mais aussi les bateaux de pêche et les paquebots. Elles peuvent se concentrer en grand nombre dans les zones d'upwelling ou au niveau de bancs de poissons particulièrement riches. Elles retournent vers les sites de nidification parfois aussi tôt que le mois de janvier, ou plus tard si les conditions climatiques ne sont pas assez clémentes.

Les immenses volées tournoyantes de mouettes tridactyles sont très connues des pêcheurs, auxquels elles signalent, par leurs cris et leurs manèges, la présence de bancs de poissons.

Les populations de mouettes tridactyles européennes ont subi depuis les années 1990 une régression modérée. Les principales menaces pesant sur l'espèce sont la diminution des ressources en nourriture, notamment en raison de la surexploitation des ressources maritimes par l'homme, mais aussi la pollution marine par les hydrocarbures. Cette espèce est de plus chassée au Groenland.

Cette espèce est protégée en France par l'arrêté du 29 octobre 2009, mais aussi en Belgique, ainsi que dans toute l'Europe par la Convention de Berne, en annexe III. Elle est aussi protégée en Amérique du Nord par la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Elle est classée par l'UICN dans la catégorie LC (préoccupation mineure) du fait de sa population importante et de sa grande aire de répartition.

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